novembre 2009


Bel hommage à ORBi de la part Marc Couture, de l’UQÀM, dans American Scientist Open Access Forum:
« I see (but it may be highly subjective) more progress on the general front of Gold OA with, for instance, successes like PLoS, two journals appearing every day in DOAJ, etc. Somewhat paradoxically, the feeling that this flavour (colour?) of OA is indeed accelerating gives me the impetus to keep on putting much energy in Green OA where, as far as the repository I contributed to create is concerned, progress is slow, if not illusory…
But I must admit that we see also interesting advances on the Green-OA front, with mandates piling up, albeit at a modest pace.
By the way, I saw recently that at Université de Liège’s, which adopted a mandate, the repository ORBi went from 178 full-text documents in July 2008 to… no less than 15 000 documents (mostly articles) 15 months later (source: http://orbi.ulg.ac.be/stats).
Now that’s some success… »

En effet, l’analyse du professeur Couture, père du dépôt institutionnel de l’UQÀM, Archipel, démontre, si c’était encore nécessaire, que seul le caractère obligatoire du dépôt garantit son remplissage avec des documents en full text. D’où sa déception de n’avoir pu convaincre les autorités de son université de prendre les mesures nécessaires.
Aujourd’hui, seules un peu plus de 100 institutions dans le monde (106 pour être précis) ont adopté une politique d’obligation et une soixantaine d’entre elle ont pris de réelles mesures d’application incitatives de cette obligation. Cette politique apparaît certes comme très impopulaire au premier abord parce qu’elle exige, dans un premier temps, des efforts qui semblent superflus. Mais je peux témoigner que ce mécontentement est de courte durée. Dès que les chercheurs réalisent que le dépôt, via les moteurs de recherche, offre à leurs publications récentes un public élargi et à leur anciennes productions un nouveau public, leurs réticences s’estompent. De plus, si l’effort initial est énorme, la suite est beaucoup plus légère, au fil des publications ultérieures.

D’autre part, si mécontentement il y a, celui-ci est d’autant moindre que le travail a effectuer est rendu plus simple et plus court. C’est, là aussi, et comme l’exprime Marc Couture dans un second billet cette nuit, une caractéristique du système ORBi, dont la manipulation a été rendu aussi intuitive que possible. Et d’inviter chacun à se rendre sur le site pour les explications fonctionnelles en francais et en anglais et en comprendre l’immense éventail de possibilités et la richesse des informations. La lecture de cette seule page web devrait donner à chacun la réponse à toutes ses inquiétudes et inciter tout chercheur à déposer ce qu’il a, j’imagine, de plus cher professionnellement, et qui constitue le reflet précis de son travail quotidien: ses publications.

Je viens d’avoir l’occasion de voir, en primeur, les tirages qui seront produits automatiquement à partir d’ORBi dans quelques jours pour les procédures d’évaluation: ils sont en tout point remarquables. On y trouvera la réponse à bien des critiques qui me sont parvenues quant à l’information qu’ils allaient fournir, certains s’interrogeant sur ce que j’attendais de ces rapports automatisés, quelques uns se déclarant sûrs que je n’accepterais que les publications internationales revues par les pairs. C’est pourtant simple: le dépôt institutionnel, ORBi, peut (et devrait) contenir toute la production de recherche de chacun, pas seulement les publications internationales revues par les pairs. C’est dans la distinction claire des catégories que réside tout l’intérêt du système. Il faut qu’on puisse faire la part des choses facilement. Tout le problème des listes de publications et d’activités scientifiques, actuellement, est dans l’inextricable confusion des catégories, même si les intitulés des différentes sections de la liste-type des publications est claire. C’est aux experts sollicités et aux Conseils de recherche des futurs Secteurs qu’il appartiendra de décider ce qu’ils souhaitent prendre en compte et quel poids ils voudront donner aux différents éléments. Il est évident que la diversité de la composition des Conseils assurera l’équité de l’évaluation. Comme je le dis souvent, je fais le pari de l’intelligence. Dans une université de qualité, cela devrait n’inquiéter personne.

Ces derniers jours, on a beaucoup parlé et écrit sur le podcast à l’Université. Perçu par beaucoup comme un gadget de plus, il n’a pas été facile de le faire apparaître pour ce qu’il est: un véritable outil de remédiation.

Chacun sait que le meilleur apprentissage est celui qui bénéficie d’une répétition. C’est comme cela qu’il faut le prendre, pas comme un incitant au « séchage » des cours, évidemment (question la plus fréquente).
Si le podcast permet de pallier les inconvénients d’une absence momentanée, compter sur lui pour s’absenter systématiquement ou même à plusieurs reprises serait prendre de très gros risques, à commencer par celui de l’incapacité de tout revoir dans les délais.
Par contre, revoir un cours auquel on vient d’assister, et tenter d’ainsi éclaircir des éléments qui n’ont pas été compris d’emblée, revoir les projections dans de bonnes conditions, assorties des commentaires de l’enseignant, peut constituer une véritable remédiation immédiate et spécifique.

La deuxième question la plus fréquente est « comment les professeurs vont-ils prendre cette innovation? Ne seront-ils pas « bloqués » par l’idée d’être filmés et de ce qu’on pourrait faire de ce document par la suite? »
Tout d’abord, l’usage du podcast n’est en rien obligatoire. L’utiliseront ceux qui se sentent décontractés face à lui. Ensuite, l’envoi de l’enregistrement se fait via MyULg, il est donc précisément ciblé, ce qui limite les dérives éventuelles sans toutefois les empêcher complètement. Nous devrons donc être vigilants, quoi qu’il arrive. Par ailleurs, aujourd’hui, les étudiants enregistrent déjà les cours, en audio mais aussi en video, dans des conditions bien moins bonnes. Mieux vaut leur offrir des documents de qualité optimale pour cet usage.

Enfin, la troisième question est « l’ULg n’exagère-t-elle pas dans une espèce de course à l’informatisation à outrance de ses enseignements? »
Je ne le pense pas. Tout ce qui est aujourd’hui à la disposition des étudiants leur est potentiellement utile, évidemment selon l’usage qu’ils en font. MyULg est une mine de potentialités. Il est déjà en place depuis plusieurs années et fonctionne fort bien. C’est par lui que les enseignants peuvent fournir aux étudiants leurs notes, des informations pratiques, des illustrations, leurs présentations. Le podcast n’est qu’un élément de plus, sur la même base.

Enfin, à l’argument qui repose sur la fracture sociale informatique, la réponse est dans la mise à disposition de plus de 650 ordinateurs sont disponibles dans 45 salles. L’outil informatique est utilisé par 90% des étudiants et ils en sont demandeurs.
L’autre réponse se trouve dans un article de Guy Ménant dans le dernier numéro de la revue Futuribles. Il y expose que, dans un contexte d’accélération de l’évolution des techniques de communication et de la nécessité grandissante d’une maîtrise de ces techniques pour de très nombreux emplois aujourd’hui, c’est lors de la formation de base que doit s’acquérir cette capacité. Les TIC font donc partie de la mission éducative de l’enseignement en général, du supérieur en particulier. Par ailleurs, il attire l’attention sur le fait que les TIC offrent des possibilités accrues d’accéder à l’information et que les systèmes éducatifs ne peuvent plus ignorer ce fait. « Et si l’École n’est certes pas à même de supprimer le fossé numérique entre les élèves ayant un accès aisé aux nouvelles technologies et ceux n’en ayant pas les moyens, elle a en revanche un rôle essentiel à jouer pour qu’il ne se creuse pas davantage, en permettant à tous d’acquérir les compétences de base de leur utilisation ».