Les Etats-Unis viennent de franchir un pas important avec la signature présidentielle de l’Omnibus Appropriations Bill, une loi qui comprend une obligation de rendre publics et en accès libre les résultats des recherches financées en tout ou en partie par les National Institutes of Health (NIH).
Ceci modifie la politique en vigueur aux NIH depuis 2005 en rendant obligatoire une mesure jusqu’ici optionnelle.
Le dépôt obligatoire se fera dans les archives en ligne de la National Library of Medicine: PubMed Central et les articles seront accessibles dans leur intégralité, au plus tard 12 mois après la publication dans un journal.
Pour plus d’informations et commentaires:
• SPARC Open Access Newsletter
• American Scientist Open Access Forum
• taxpayeraccess.org
C’est un progrès majeur qui ne doit pas faire oublier le but essentiel de l’action des défenseurs du principe de l’Open Access: la création, dans chaque université, d’un dépôt institutionnel obligatoire. En effet, seule une petite proportion des recherches universitaires aux USA sont financées par les NIH et cette proportion est infime dans les autres pays.
C’est aussi un progrès qui doit inspirer tous les bailleurs de fonds publics pour la recherche. Sans créer leur propre dépôt, ils doivent exiger des chercheurs qui reçoivent des fonds publics le placement de leurs articles en dépôt institutionnel consultable.
On ne peut qu’espérer que l’Europe se joigne à ce mouvement. Ce n’est malheureusement pas avec des prises de position aussi timorées que celle du Conseil de l’Europe. En février dernier, la Commission Européenne, alertée par de nombreux promoteurs de l’idée de l’accès libre, a publié un document intitulé COM(2007)0056 « Communication on Scientific Information in the Digital Age: Access, Dissemination and Preservation » et l’a communiqué au Conseil de l’Europe et au Parlement Européen.
Le Conseil a débattu du sujet. Le Parlement a entendu un exposé de la Commission sur la question et décidé de ne pas décider.
Ceci a mis fin à l’initiative.
Dommage.
Mais ceci ne doit pas nous décourager. Il est essentiel d’arriver à bien faire comprendre les véritables enjeux de cette action pour la recherche européenne. La Commission a bien compris. Il va falloir reprendre les étapes ultimes.
A lire: les commentaires d’Alma Swan sur le sujet.
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Pour information, les présentations des intervenants de l’Universities UK Research Information and Management Workshop qui s’est tenu à Londres le 5 décembre dernier sont à présent disponibles.
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Pour le plaisir et à l’occasion de la nouvelle année, une petite fable savoureuse et particulièrement didactique sur les dépôts institutionnels.