Lundi 16 juillet 2012


Le Gouvernement britannique promeut l’Open Access mais par la voie la plus chère (The Guardian, ce matin).

Conséquence: un surcoût pour les fonds de recherche, donc pour les chercheurs, d’environ 50 millions de £ par an afin d’ouvrir l’accès tout en préservant les profits des maisons d’édition.

Cette initiative, qui apparaît à première vue comme un soutien à la Recherche et à sa diffusion libre, pourrait résoudre une des deux revendications du mouvement de l’Open Access (la liberté d’accès aux résultats de la Recherche) mais gravement enrayer l’autre (combattre l’escalade astronomique des coûts de publication).

L’extension à l’ensemble de la Communauté Européenne de cet exemple imparfait (voire même trompeur, car on peut n’y voir que l’aspect positif) pourrait endommager gravement la recherche universitaire pour une relativement longue durée, celle de la période intermédiaire avant que toute la production scientifique soit diffusée directement dans des journaux publiés en Open Access. A ce moment-là, le seul coût sera celui des charges strictement liées à la publication et au travail d’édition, y compris le peer reviewing. La proposition intermédiaire et hybride où les universités paient pour lire ET pour publier est tout simplement catastrophique pour nos budgets et réduit la part de nos moyens attribuable directement à la recherche.

On est bien là au cœur du dilemme: promouvoir la recherche internationalement ou sauver le business model des grandes maisons d’édition scientifique.

The British Government will promote Open Access but the expensive way (The Guardian, this morning), consequently raising the cost for research funds, hence for researchers, to about 50 millions £ per year, in order to open freely access to scientific publications while preserving the big publishing houses’ profits.

This decision, to be taken later today, which appears at first sight as supportive for a free diffusion of research, could well meet one claim of the Open Access worldwide movement (free access to research output) but could also harm considerably the other (fight escalating publication costs).

Extending this imperfect (perhaps even misleading, since one may see only the bright side) example to the entire European Community could damage university research seriously and perhaps durably, at least for the whole transition period while both systems will coexist before all scientific knowledge will be published directly in « Gold » Open Access journals. At that time, the only cost will be that of editing and publishing on line and will include the peer reviewing process. The hybrid system where universities pay to read AND to publish as well is simply disastrous for our budgets and reduces considerably research funding.

We are here at the core of the dilemma: promote research internationally or spare the big publishing houses’ business model.