Paul Nihoul, Vincent Vandenberghe et Vincent Yzerbyt, professeurs à l’Université Catholique de Louvain (UCL), dans une carte blanche publiée par la Libre Belgique du 11 juin proposent une piste pragmatique et réaliste pour restaurer un financement de l’enseignement supérieur qui corresponde à une plus juste rétribution du travail fourni par les institutions et donc au minimum de moyens qu’elles réclament à cor et à cris depuis des années, tout en ne faisant pas porter la charge sur les enfants de contribuables de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).

Le concept est simple: l’accès aux études est, chez nous, à la fois peu coûteux (835€ dans les universités, moins encore dans les autres établissements d’enseignement supérieur) et grand ouvert (pas de sélection sauf en Sciences appliquées). Le coût modéré pour l’étudiant en regard de l’allocation par étudiant investie par la FWB constitue un cadeau important qu’elle fait à sa jeunesse, même si cette allocation est notoirement insuffisante pour couvrir les frais réels d’une formation moderne. Par ailleurs, l’ouverture à tous sans sélection est un principe voulu et appliqué par la FWB. Si elle est tout-à-fait respectable, cette volonté impose à ceux qui l’exercent la mise à disposition de moyens permettant de faire face à l’énorme afflux que cela entraîne, y compris en provenance de l’extérieur de la FWB, nos voisins imposant des limitations chez eux. On le comprend, ces deux caractéristiques wallono-bruxelloises provoquent quasi-automatiquement une surcharge pour les institutions d’enseignement supérieur, mais entraînent de facto un financement significatif de la formation d’étudiants dont les parents ne contribuent pas en retour aux finances publiques locales.

La solution que les trois professeurs proposent est simple également: « augmenter les allocations familiales attribuées aux familles résidentes de la FWB pour les jeunes de plus de 18 ans inscrits dans un établissement d’enseignement et augmenter d’autant les droits d’inscription (le « minerval ») pour tous les étudiants du supérieur, résidents comme non résidents. Pour les étudiants de FWB, [cela constitue] une opération neutre et un horizon européen renforcé« .

Il reste à résoudre le problème des étudiants de plus de 25 ans ou ceux qui, pour toute autre raison, ne bénéficient pas des allocations familiales. Pour ceux-là, un mécanisme de bourses spécifiques pourrait compenser le surcoût.

« A titre d’illustration, une majoration des allocations familiales de 1.000€ et une augmentation équivalente du minerval permettraient, sur la seule base de l’apport complémentaire des non-résidents issus de l’Union, de refinancer notre enseignement supérieur à hauteur de 25 millions par an. Rien que dans les universités, cela ouvre la possibilité d’engager près de 150 professeurs supplémentaires ».

CQFD.