Je me suis promis de ne pas intervenir dans la campagne de l’élection rectorale et je compte bien respecter cet engagement.
Juste deux points.
1) Je ne puis que réagir lorsque j’entends dire que la situation financière de l’Université est mauvaise et qu’il faut prendre des mesures d’assainissement.
Le problème que rencontre actuellement l’ULg, et que d’autres encore se sont autorisés à qualifier de « fiasco », n’a rien à voir avec une difficulté financière, comme je l’ai expliqué en long et en large il y a quelques mois lors des séances d’information sur les mesures d’austérité. En effet, les mesures que nous avons dû prendre (réduction du nombre de temporaires, remplacement de 3 par 2) sont des mesures liées à l’excès de personnel rémunéré sur l’enveloppe de l’allocation de la Communauté française. Cet excès s’est constitué en réponse à l’augmentation du nombre d’étudiants à encadrer et sans tenir compte de réductions de financement totalement imprévisibles, même encore en 2013. Doit-on considérer que vous gérez mal votre budget familial si, par exemple, vous prenez des engagements correspondant à votre salaire et que, subitement, on vous le rabote de 20% ?
Les mesures que nous avons décidé de prendre résolvent le problème pour 2014 et 2015, sans le moindre licenciement. Je quitterai donc l’ULg sans la laisser en déficit financier. Elle pourrait s’y trouver un jour, comme le pourraient toutes les universités si on n’y prend garde et si on n’arrête pas l’hémorragie du financement. Mais aujourd’hui, « difficulté financière » n’est pas du tout le bon terme. Et comme, contrairement aux universités libres, une université publique ne peut recourir à des moyens propres, même si elle en a, pour combler cet écart salarial, elle est la première touchée par un mal qui va les frapper toutes: un vrai problème de financement. C’est pour cela qu’il faut se battre pour un refinancement. L’enjeu sera donc crucial pour le prochain recteur, mais l’enjeu est un financement décent, pas une meilleure gestion.
2) Notre université est aujourd’hui au milieu d’un processus nouveau d’élection rectorale. Le vote, même s’il est pondéré, est universel. Cet élargissement du corps électoral, quoi qu’on puisse en penser, constitue un réel progrès démocratique. Ne pas utiliser cette possibilité lorsqu’on se la voit offrir, c’est négliger une opportunité d’exprimer ses choix et ses aspirations. S’abstenir, c’est donner du poids à un vote dont on se prive soi-même. C’est aussi courir le risque de l’aventure d’un troisième tour qui impose, je le rappelle, une remise générale à zéro et un nouvel appel à candidatures. L’enjeu vaut bien un moment d’attention à consacrer aux informations nombreuses mises aujourd’hui à disposition de l’électeur. Si vous en êtes un, faites usage de votre droit et quel que soit votre choix: votez !